LE MODELE ALLEMAND : un facteur de crise ?
/image%2F0136921%2F20140807%2Fob_c63c03_modele-allemand.png)
Le modèle allemand semble présenter toutes les caractéristiques d’une politique optimale en matières budgétaire, économique et sociale. Et ce, au contraire de la France qui ne parvient pas à inverser les courbes du déficit, de la balance commerciale et du chômage.
Afin de se représenter l’écart de résultats entre ces deux puissances, il faut rappeler que :
- l’Allemagne réalise un excédent commerciale (198,9Mds€ en 2013) quand la France accumule un énième déficit,
- Berlin adopte un budget à l’équilibre quand Bercy demeure dans l’incapacité de respecter le pacte de stabilité,
- Angela Merkel est parvenue à inverser la courbe du chômage pendant la crise (seulement 3% en Bavière) quand François Hollande n’ose plus promettre une inversion de cette dernière.
Ainsi, le modèle allemand devrait être suivi par tous les Etats en crise. Une analyse qui est de plus en plus critiquée par les experts économiques :
- Selon le Trésor américain (rapport semi-annuel d’octobre 2013), l’excédent allemand produirait un risque « déflationniste pour la zone euro et l’économie mondiale ».
- En ce qui concerne l’encours de la dette, bien qu’il baisse, il demeure à son plus haut niveau historique.
- Enfin, la baisse du nombre de chômeurs s’explique en partie par le fait que la population allemande décroît (-400.000hb en 15 ans). Or comme le rappelle l’OCDE, le vieillissement de la population engendrera une explosion des dépenses sociales que les actifs ne pourront supporter sans une baisse substantielle des salaires (de 1998 à 2010, le pouvoir d’achat des allemands a perdu 1%). A cela, il ne faudrait pas occulter l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres depuis l’instauration du « smart job » (temps plein payé pour 400 à 800€/mois).
Autant d’éléments qui laissent à penser que l’Europe pourrait plonger dans une nouvelle crise : la déflation (vendre le même volume de biens et de services pour un prix moindre). Or, la baisse des prix généralisée n’est pas une bonne nouvelle : dans une telle conjoncture, la marge des entreprises se comprime. Cela a pour conséquence que les employeurs bloquent les salaires et repoussent leurs investissements.
A ces craintes, on peut regretter que les américains et les russes se livrent à une politique d’embargos réciproques sous les yeux d’une Europe passive. Vous l’avez compris, tout indique que la courbe du chômage est loin de s’inverser !!!