RETRAITES : le coût des inégalités public-privé

Dans son dernier rapport, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) souligne une nouvelle fois le coût des inégalités entre le public et le privé : l’équivalent de 2 points de PIB !

Si l’on sait que le mode de calcul des pensions de retraite est ultra-favorable aux agents publics (6 derniers mois) et ultra-défavorable aux salariés (25 meilleures années), le COR nous apprend que cette différence de traitement a un coût abyssal pour les finances de l’Etat. En effet, lorsque les cotisations du privé financent 80% des pensions versées par leur régime, celles du public n’abondent qu’à hauteur de 25%. De fait pour payer ses agents retraités, l’Etat verse la différence : 37Mds€ !

Mais il n’y a pas que les différences public-privé qui ont un coût pour le contribuable, celles entre le régime général et les régimes spéciaux creusent également les déficits publics. Pour exemple, les cotisations des agents SNCF recouvrent moins de 40% des pensions versées aux cheminots retraités et... c’est encore l’Etat qui paie la différence : 3.3Mds€ ! Quand on sait que les cheminots partent en retraite en moyenne à l’âge de 55 ans (52 ans pour les « roulants »)...

Le pire est que la part des cotisations du public pour le financement de leur retraite s’est effondrée en moins d’une décennie : en 2006, la part des cotisations représentaient 50% pour seulement 25% aujourd’hui.

En conclusion, sans égalité de traitement privé-public-régimes spéciaux, aucune réforme ne pourra équilibrer/sauver notre système par répartition. Et non, tous les pays ne font pas face à un déséquilibre de leurs caisses de retraite : les Etats-Unis disposent d’une réserve de 3.5 années de prestations, le Japon de 3.7 années, le Canada de 3.9 années, la Suède de 4 années. Notons pour l’anecdote, que la Banque de France fait beaucoup mieux en disposant d’une réserve équivalent à 13 ans de prestations !!!